Viva Bertaga by Dard Frédéric

Viva Bertaga by Dard Frédéric

Auteur:Dard, Frédéric [Dard, Frédéric]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier
ISBN: 9782265058361
Google: oxjkMQEACAAJ
Amazon: 226505836X
Éditeur: Fleuve Noir
Publié: 1968-06-30T22:00:00+00:00


CHAPITRE VIII

LES FEUX PASSENT DU ROUGE AU… BLANC

La jeep caracole (à manger de la tarte) sur la route défoncée. La vitesse nous file des claques savoureuses à travers la frime. C’est bon le souffle de la liberté. Pour un peu, je chanterais.

Assis à côté de la Grignette, je la prends par l’épaule et la serre contre moi.

— Ah ! ma petite poule, lui dis-je, ma petite poule, sans toi !

— Sans moi vous alliez vous rhabiller, tonton et toi, assure la Jeanne Hachette du pauvre.

Elle tortille du buste pour m’échapper.

— Mais c’est pas une raison pour te permettre des prévôtés av’c’ moi, Antoine ! Mémé me disait : « Méfie-toi toujours des hommes qu’ont trop d’effusion dans le sentiment ».

J’ai idée que sa fameuse mémé l’a un peu traumatisée, Marie-Marie, et que si elle applique scrupuleusement ses préceptes, elle aura beaucoup de mal, plus tard, à se dégauchir un nez-pou.

— Dites donc, ma révérende mère, lui dis-je, que jetiez-vous derrière l’auto pendant que je tournais la manivelle ?

— Je vidais une boîte de clous, Antoine. Je m’en ai désemparée dans l’atelier avant de filer. Comme ça, s’ils nous coursent, faudra qu’ils emportent des rustines, j’t’l’dis !

Le Mastar tombeauouverte sur quelques kilomètres again, puis il se tourne vers nous.

— Alors ? fait-il, dans quelle direction se dirigeâmes-t-on ?

— Y a pas trente-six solutions, mon pote : allons nous planquer dans la forêt pendant quelques jours, ensuite de quoi nous aviserons. Notre seule base en ce pays, qui était l’hacienda de don Enhespez, est fichue maintenant.

— Le pauvre bonhomme, soupire le Compatissant…

— Ils l’ont drôlement arrangé, renchérit la môme. Quand je pense qu’il rouspétait à cause de ses orchites… Comme quoi Mémé avait raison quand é’m’ disait : « On n’emporte pas la France à la semelle de ses souliers. »

— Ça, c’était pas mémé, mais Danton, rectifie-je.

Marie-Marie sort ses deux dents vipérines.

— J’ai jamais connu de Danton, j’t’dis que c’était mémé, quoi, nom d’Dieu !

— Qu’est-ce qu’on va becqueter, en forêt ? Tu peux me le dire ? s’inquiète le Filiforme. Si c’est pour me farcir le régime écureuil, merci bien, j’sors d’en prendre. Mon bide fait tellement de plis qu’avec la peau en rabe tu pourrais te confectionner un abat-jour.

Je lui tapote l’épaule.

— Dans ces contrées, le gibier foisonne, Mec ! y aura du rôti à tous les repas !

— Tu jures ?

— Ma parole ! T’as jamais mangé du tamanoir à la broche, dis ?

— C’est bon ?

— Fabuleux ! Et un cuissot de vigogne, donc ! Aux aromates ! Sans parler du condor sur canapé !

Tandis qu’il salive à outrance, nous quittons la route qui va de Santa-Maria Kestuféla à Riquita pour plonger dans la forêt. Un ruisseau peu profond, minuscule affluent du de Profundis, y coule.

— Roule dans la flotte ! conseillé-je à l’Éminent, de cette manière ils perdront notre piste.

Béru admet que l’idée is good et s’engage dans le lit de ce petit cours d’eau. Notre guinde tangote de plus en mieux, tante essuie bien que la chère Marie-Marie finit par s’endormir dans mes bras.



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